
Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu jeudi à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) avec 76,18 % des voix obtenues au troisième tour , succédant ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina . Il entrera officiellement en fonction le 1er septembre 2025 , pour un mandat de cinq ans.
Originaire de Mederdra , dans le sud-ouest de la Mauritanie, né en 1964 , Sidi Ould Tah est un économiste chevronné. Il détient un doctorat en économie de l’Université de Nice Sophia Antipolis , ainsi un diplôme d’études approfondies délivré par l’Université de Paris VII .
Son parcours professionnel commence à la Banque mauritanienne pour le développement et le commerce (BMDC) , avant de rejoindre l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole à Khartoum, puis la Banque islamique de développement en Arabie Saoudite.
De retour en Mauritanie, il occupe successivement les fonctions d’adviser à la présidence , puis de Ministre de l’Économie et des Finances de 2008 à 2015 . En 2015 , il devient Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) , où il pilote une transformation majeure, multipliant par quatre le bilan de l’institution et lui assurant une notation AAA .
Un mandat chargé de défis
L’élection de Sidi Ould Tah intervient à un moment critique pour la BAD. L’institution fait face à un déficit de financement estimé à plus de 400 milliards de dollars par an , nécessaire à la transformation structurelle du continent africain.
La réduction de 555 millions de dollars apportée par les États-Unis au Fonds africain de développement (FAD) vient encore compliquer le contexte financier, poussant la BAD à chercher de nouveaux soutiens, notamment auprès des pays du Golfe.
Des priorités claires
Parmi ses axes stratégiques annoncés :
- Le renforcement de la résilience climatique
- La promotion de la diversification économique
- L’inclusion des jeunes et des femmes
- Le recours à des formes de financement innovantes
- Et la mise en place de politiques favorables à l’intégration du secteur informel , via des outils technologiques tels que la fintech et la blockchain
“L’Afrique ne peut attendre. Nous devons innover pour mobiliser les ressources nécessaires à son émergence,” a-t-il affirmé lors de sa prise de fonctions.
Une vision résolument tournée vers l’avenir
Sidi Ould Tah entend insuffler une dynamique nouvelle dans la gestion de la BAD, en combinant expertise économique, diplomatie financière et ouverture technologique.
Sa nomination marque également un tournant symbolique, avec une direction africaine assumée par un candidat issu du Sahel, une région souvent perçue comme fragile mais qui prouve ici son potentiel à porter des leaders mondiaux.
“Je suis honoré de servir l’Afrique à travers cette institution panafricaine essentielle,” a-t-il déclaré après l’annonce de sa victoire.
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