
C’est à Kpalimé , dans la région des Plateaux, qu’a été officiellement lancée ce vendredi la 8e édition de la campagne nationale de distribution de jeunes plants de café et de cacao , une initiative portée par l’ONG Avenir De l’Environnement (ADE) en partenariat avec le Comité de Coordination des Filières Café Cacao (CCFCC) , dirigé par Enselme Gouthon.
Cette campagne s’inscrit dans une démarche ambitieuse visant à raviver les filières café et cacao , aujourd’hui confrontées à un déclin structurel inquiétant.
Un potentiel inexploité
Malgré la reconnaissance internationale de la qualité du café et du cacao togolais , le pays reste un petit producteur-exportateur . Selon les données du CCFCC, seules 2 500 tonnes de café et 9 000 tonnes de cacao ont été exportées en 2023 — des chiffres nettement inférieurs aux performances passées.
Deux causes principales expliquent ce recul :
- Le vieillissement des vergers , non renouvelés depuis plusieurs décennies, entraînant une baisse progressive des rendements.
- Le désintérêt croissant des jeunes pour l’agriculture , alors que la main-d’œuvre vieillit, menaçant ainsi la pérennité du secteur.
Une réponse concrète : la distribution massive de plants améliorés
Pour inverser la tendance, le projet prévoit la distribution massive de plants de qualité supérieure , capables de résister aux maladies et mieux adaptés aux variations climatiques. L’objectif est double : renouveler les vergers anciens et amorcer un cycle de production plus résilient et compétitif .
Les efforts ne se limitent pas à la simple distribution de plants. Il s’agit aussi de structurer toute la chaîne de valeur , en intégrant les principes de durabilité, d’agroforesterie et de création d’emplois ruraux dignes.
“Il ne s’agit pas seulement de replanter, mais bien de repenser la culture du café et du cacao dans une logique moderne et responsable,” souligne Enselme Gouthon, coordinateur national du CCFCC.
Pourquoi Kpalimé ?
Le choix de la région des Plateaux , et plus spécifiquement de Kpalimé , n’est pas anodin. Cette zone reste la plus productive sur le plan agro-écologique pour ces cultures, malgré les difficultés structurelles rencontrées par les producteurs locaux.
À travers cette campagne, le CCFCC et ses partenaires entendent relancer une dynamique professionnelle , redorer l’image du secteur auprès des jeunes, et promouvoir une transition agroécologique des exploitations agricoles.
Un levier économique à réactiver
La relance de ces filières représente un enjeu crucial non seulement pour renforcer la contribution du secteur agricole au PIB , mais aussi pour mieux intégrer les petits producteurs dans les circuits commerciaux régionaux et internationaux.
Au-delà de l’aspect économique, il s’agit également d’un levier important dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural , en garantissant des revenus stables et durables aux ménages agricoles.
Vers un avenir durable ?
Pour que cette initiative porte pleinement ses fruits, il sera essentiel de mobiliser les jeunes autour de l’agriculture moderne, d’assurer un suivi technique régulier des plantations, et de garantir un appui institutionnel cohérent et soutenu .
“L’agriculture moderne peut être attractive, rentable et porteuse d’avenir. Nous devons simplement donner aux acteurs les outils et les perspectives nécessaires,” conclut un expert du secteur.
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