
L’Organisation internationale du Travail (OIT) , basée à Genève , traverse une crise financière majeure , obligeant la direction à supprimer environ 225 postes , suite à une baisse importante des contributions volontaires des États-Unis sous l’administration Trump .
Cette annonce a été faite publiquement mercredi par Gilbert Houngbo , actuel Directeur général de l’OIT et ancien Premier ministre du Togo .
Ces suppressions d’emplois touchent à la fois les bureaux centraux de Genève et les représentations sur le terrain , affectant profondément le moral des équipes.
“La perte d’un seul emploi est déjà trop grave… Vous n’imaginez pas l’impact que cela a sur le personnel,” a déclaré Houngbo devant la presse.
Une stratégie de redéploiement à l’étude
Le responsable togolais a également évoqué la possibilité de délocaliser certaines opérations hors de Genève afin de réduire les coûts de fonctionnement. Parmi les villes étudiées figurent Turin (Italie), Budapest (Hongrie), Bonn (Allemagne), Doha (Qatar) et même Pretoria (Afrique du Sud) .
Une crise qui touche toute l’ONU
Ce problème budgétaire ne concerne pas seulement l’OIT. D’autres agences des Nations Unies, comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) , ont aussi annoncé des licenciements , notamment parmi les agents en contrats à durée déterminée. Des milliers d’autres suppressions d’emplois pourraient suivre si les coupes dans le financement se poursuivent.
“Les États-Unis représentent 22 % de notre budget biennal de 880 millions de dollars pour 2026-2027. Notre défi est donc double,” a souligné Houngbo.
Cette baisse s’inscrit dans un contexte plus large de réduction des engagements financiers de plusieurs États membres , ce qui fragilise durablement le fonctionnement des organismes internationaux.
Plan de survie en préparation
Face à cette situation critique, le Directeur général de l’OIT prépare un plan de continuité d’activité , comprenant notamment :
- Un gel des recrutements externes
- Le lancement d’un programme de départs volontaires
- La possibilité d’une révision du budget , si la situation venait à se dégrader davantage
“Une telle décision serait sans précédent dans l’histoire de l’OIT,” a-t-il souligné, marquant la gravité de la situation.
Un moment charnière pour l’OIT
À l’aube de son centenaire , l’OIT traverse une période décisive. Face à un environnement financier instable et à des choix stratégiques douloureux, l’organisation se doit de s’adapter ou disparaître .
Les défis sont colossaux, mais les enjeux — promouvoir le travail décent, protéger les droits des travailleurs et renforcer les systèmes de protection sociale — restent cruciaux pour l’avenir du monde du travail.
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